Hôpital ou CRO ? Vers quel organisme se diriger en tant qu’attaché de recherche clinique ?

19 août 2019
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Le travail de l’attaché de recherche clinique consiste à organiser, suivre et coordonner le bon suivi des essais cliniques, ainsi que la qualité et la véracité des données scientifiques recueillies qui sont susceptibles d’avoir un impact sur l’évolution d’un traitement médical.

Si les essais cliniques sont des étapes indispensables afin de mettre sur le marché un médicament, ces derniers peuvent se réaliser dans deux cadres différents. En effet, selon que l’on travaille en hôpital ou avec un CRO, la base est la même, mais les conditions de travail peuvent varier. Explications.

Les missions de l'attaché de recherche clinique

En tant que trait d’union entre laboratoires et médecins, l’attaché de recherche clinique est un maillon essentiel dans l’essai clinique qui doit permettre de préparer la mise sur le marché d’un nouveau médicament. Son rôle est de réaliser un essai sous supervision médicale qui peut se dérouler dans un hôpital ou un cabinet médical, auprès de patients volontaires, sélectionnés avec soin.

L’objectif consiste à vérifier que le traitement n’a pas d’effets indésirables et que les résultats attendus sont bien conformes à ceux prévus par les protocoles de recherche. Le travail d’analyse, de suivi et de mise en œuvre des essais est varié. Cela peut aller de la participation des investigateurs jusqu’au contrôle de la bonne interprétation des protocoles, en passant par la coordination avec l’équipe médicale, le recueil des fiches d’observation et la vérification des données cliniques et paracliniques.

Travailler en CRO en tant qu'attaché de recherche clinique

CRO est l’acronyme de contract research organization (ou, en français, une société de recherche contractuelle). Il s’agit d’une entreprise privée qui fournit des services de recherche à un laboratoire pharmaceutique ou biotechnologique, ainsi que des instituts de recherche publics. Dans le cadre d’une étude clinique, la CRO travaille pour le laboratoire qui met en place, gère et finance l’essai.

Travailler pour une société de recherche contractuelle signifie donc travailler pour un organisme privé avec un mode de fonctionnement assez similaire à celui de toutes les grandes entreprises. Les horaires sont assez flexibles, le travail intense, et la pression peut être forte. Au sein des CRO, il peut y avoir beaucoup de déplacements – que ce soit en France ou à l’étranger – et il est d’ailleurs impératif de maitriser l’anglais en raison des nombreuses interactions avec des pays étrangers (visites, réunions, conférences téléphoniques, lecture de documents, etc.).

Sur le plan de la carrière, l’évolution possible dépend de la taille de la CRO et de ses spécialisations. C’est pourquoi il n’est pas rare que des attachés de recherche clinique construisent leur carrière en passant d’une CRO à l’autre, acquérant au passage des compétences nouvelles et une gamme d’expertise qui pourront être valorisées. Plus les CRO sont importantes, plus il est possible de travailler sur une aire thérapeutique particulière. Leur organisation est d’ailleurs assez similaire aux grands groupes avec une gestion par business unit qui regroupent les activités clés pour un marché particulier.

Travailler à l'hôpital en tant qu'attaché de recherche clinique

À l’hôpital, l’attaché de recherche clinique est généralement rattaché à la direction de la recherche clinique des CHU (Centres Hospitaliers Universitaires). Il peut être spécialisé dans un domaine en particulier et dispose d’horaires beaucoup plus traditionnels, avec moins de déplacements et des interactions en anglais qui peuvent être un peu plus limitées que dans le cadre d’une CRO. Il faut toutefois signaler que certaines études impliquent de travailler la nuit ou le week-end, mais l’ensemble reste bien cadré. Sur le plan salarial, le milieu hospitalier sera moins généreux que dans le privé et la dimension internationale sera aussi moins présente.

À l’hôpital, la notion de service public est prise très au sérieux. C’est ainsi qu’on se concentre davantage sur la santé et les pathologies ciblées et moins sur le côté économique et business que l’on peut retrouver dans les CRO. Cela n’empêche pas de pouvoir travailler dans une grande variété d’aires thérapeutiques, même si les évolutions et les passages de l’une à l’autre sont plus limités et complexes.

Si les conditions de travail peuvent être très différentes entre une CRO et le milieu hospitalier, la formation, les ambitions et la finalité restent les mêmes. Travailler dans le milieu de la recherche clinique est très gratifiant, car le temps et l’énergie investis sont au service des patients. Quant à choisir entre CRO et hôpital, c’est avant tout une question d’attentes personnelles, d’adaptation et de qualités comportementales. Il n’y a pas de mauvais choix, simplement des trajectoires de carrière différentes qui peuvent d’ailleurs se recouper dans le futur.