Les retombées du baby-boom sur le domaine de la santé et de la solidarité

29 juillet 2019

Phénomène social, démographique et historique, le baby-boom n’est pas sans impact sur notre société. Il touche notamment les entreprises qui doivent faire face à un renouvellement important de leurs salariés qui sont en âge de prendre leur retraite, mais également les pouvoirs publics, qui sont constamment à la recherche du meilleur ajustement possible pour maintenir l’équilibre du système de financement de notre modèle de retraite.

Toutefois, plus de personnes âgées, signifie aussi plus de personnes dont il faudra s’occuper avec le temps. Le sujet de la dépendance devient alors hautement stratégique pour les structures de santé et de solidarité.

Qu’est-ce que le baby-boom ?

C’est l’expression qui qualifie le pic de naissance qui a eu lieu en France au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Les enfants du baby-boom sont les personnes qui sont nées entre 1945 et 1960. Si les limites temporelles sont fluctuantes selon les démographes, ce qui est incontestable, c’est la hausse massive de la natalité lors de cette période. Aujourd’hui, ces enfants du baby-boom sont progressivement en train de prendre leur retraite et de quitter le monde professionnel.

L’expression baby-boom se transforme alors en « papy boom ». L’allongement de l’espérance de vie combinée à la baisse du taux de natalité engendre un vieillissement démographique qui pèse sur le fonctionnement de nos institutions. C’est ainsi que les maisons de retraite, les institutions spécialisées et médicalisées, ainsi que les services d’aide et de soins à domicile sont en première ligne pour faire face à ce papy-boom. La conséquence naturelle est celle d’une croissance importante des besoins et un recrutement massif d’aide-soignants, d’auxiliaires de vie, d’infirmiers, et de professionnels du grand âge (gériatre, kinésithérapeute, ostéopathe, ergonome, etc.). On estime ainsi que 300 000 emplois seront à pourvoir d’ici à 2030.

L’enjeu du baby-boom : bien préparer l’arrivée dans le grand âge

2030 est une date charnière : non seulement la quasi-totalité des baby-boomers sera âgée de plus 70 ans, mais pour la première fois en France, les seniors seront plus nombreux que les moins de 20 ans. Ce changement d’importance doit donc se préparer, d’autant plus que les habitudes et les comportements changent. Les structures familiales se sont transformées et les enfants ne peuvent pas toujours accueillir leurs parents chez eux. Pourtant, « les Français souhaitent massivement rester à domicile », confirme Marie-Anne Montchamp, qui préside la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.

Les évolutions technologiques rendent cette transition plus facile. En dehors des solutions traditionnelles existantes, on voit se développer des résidences communes pour personnes âgées où les résidents disposent de leur propre espace et partage repas et activités. La télémédecine et la domotique constituent également des alternatives permettant de rester à domicile plus longtemps.

La « silver economy » : un marché en plein développement, mais qui peine à recruter

Les établissements de santé et de solidarité restent pourtant les premiers concernés. En effet, ce sont souvent eux qui doivent gérer l’aide aux personnes âgées dépendantes. Qu’ils soient publics ou privés, médicalisés ou non, ils constituent souvent la dernière résidence pour les personnes âgées. Ces organismes doivent donc recruter des professionnels de la santé en nombre afin qu’ils puissent assurer leur mission dans les bonnes conditions. Le problème, c’est que la gériatrie n’est pas un métier qui attire beaucoup de candidats. Face à la réalité du quotidien dont les médias se font régulièrement l’écho, recruter des personnes compétentes et qualifiées, et les fidéliser dans la durée, est un défi important.

La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a publié une étude en 2017 qui confirmait que 35% des institutions offrant des soins aux personnes âgées avaient des difficultés de recrutement, en particulier sur les postes d’aide-soignants. Plus les situations rencontrées sont difficiles (maladies dégénératives, fin de vie, dépendance extrême), moins l’environnement de travail attire les candidats. Si la situation est différente dans les entreprises privées qui vendent des services aux seniors (surveillance à domicile, domotique, loisirs adaptés, prêt-à-porter, adaptation des maisons, etc.), la relation même de patient à soignant reste un travail complexe et physique.

La situation des baby-boomers est préoccupante dans la plupart des pays occidentaux en raison de l’importance grandissante des seniors dans l’économie. Si on vit plus longtemps et en meilleure santé aujourd’hui, la gestion du grand âge reste un sujet sensible et difficile à traiter. C’est la raison pour laquelle le secteur se transforme et recrute également des profils qualifiés pour gérer et accompagner cette transition.

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