Tout savoir sur la réforme en cours des études médicales

6 mai 2020
CMS header image

Pour les personnes qui souhaitent s’orienter vers des études médicales, 2020 s’annonce comme un grand big-bang en raison d’une réforme qui va changer substantiellement l’organisation et l’admission des futurs étudiants. Voyez plutôt : suppression du numerus clausus, arrêt du redoublement, multiples voies d’accès, changement de dénomination des parcours, etc.

Pour un savoir sur les nouvelles études « MMOP » (pour Médecine, Maïeutique, Odontologie et Pharmacie), faisons le point sur les changements en cours. 

Comment accéder aux études médicales à partir de 2020 ?

Il y aura deux grandes voies d’accès : d’un côté un parcours baptisé « portail santé » (ou Pass pour « Parcours spécifique accès santé ​»), et de l’autre, un accès possible dans le cadre d’une licence classique avec une mineure en santé. À noter que le gouvernement ne souhaitant pas favoriser un parcours plutôt qu’un autre, le nombre d’étudiants sera réparti équitablement entre les deux voies.

Le parcours spécifique accès santé (Pass)

C’est la voie qui remplace intégralement la PACES (la fameuse première année de médecine). Pour y accéder, il faudra s’inscrire sur Parcoursup, comme pour n’importe quelle autre formation universitaire. En cas de succès aux épreuves écrites et orales en fin de première année, il sera alors possible de poursuivre en deuxième année dans une filière santé. En cas d’échec, les étudiants pourront se réorienter en deuxième année de licence. Si celle-ci dispose d’une mineure santé, ils disposeront alors d’une deuxième chance pour passer l’examen d’admission, car aucun redoublement n’est possible à l’issue du parcours spécifique accès santé.

Ce parcours sera donc plutôt recommandé aux personnes qui ont un projet professionnel clair dans le secteur médical : les étudiants qui ont le bagage scientifique et les connaissances nécessaires pour réussir de longues années d’études. 

Les licences avec option accès santé (LAS)

Dans cette deuxième voie, les étudiants doivent choisir une licence de leur choix (économie, droit, mathématiques, chimie, etc.) qui dispose d’une mineure santé. Grâce à cette licence d’un nouveau genre, ils pourront ensuite passer le concours afin d’accéder aux études médicales.

Pour y parvenir, il sera nécessaire d’avoir validé toutes les unités d’enseignement et les crédits ECTS de la mineure santé de la licence. Si la licence avec option accès santé offre une chance supplémentaire aux étudiants qui auraient échoué dans le parcours spécifique accès santé, il faut noter que là aussi, aucun redoublement ne sera permis en cas d’échec aux épreuves d’admission. Les étudiants pourront néanmoins compléter leur licence sans perdre du temps à devoir se réorienter complètement.

Ce parcours permet aux étudiants de prendre leur temps pour se construire un projet professionnel avant de tenter les études de santé. C’est plus sécurisé pour les personnes n’étant pas totalement certaines de se lancer dans une carrière médicale, ou pour celles que le monde universitaire peut dérouter. Les licences avec option accès santé deviennent ainsi une manière de mieux gérer et sécuriser son avenir.

La fin du numerus clausus

Jusqu’à présent, le nombre de médecins formés dépendait du numerus clausus. C’était un système de sélection mis en place en 1971 avec des quotas pour chaque parcours. Ainsi, en 2019, il était fixé à 9 314 étudiants en médecine, 1320 étudiants en odontologie, 1033 en maïeutique et 3621 en pharmacie. Avec la réforme des études de santé, cette contrainte sera levée et modifiée. 

En effet, chaque université pourra déterminer le nombre de places qu’elle ouvrira en deuxième année selon les besoins territoriaux (fixés en concertation avec l’Agence Régionale de Santé). C’est ce que l’on appelle un numerus apertus. En établissant ce quota au niveau local, le gouvernement veut ainsi mieux répartir les futurs médecins et tenter de limiter les déserts médicaux.

La réforme des études médicales est importante, car elle redistribue les cartes dans un parcours universitaire qui laisse chaque année, des milliers d’étudiants sur le bord de la route (seuls 20% des candidats réussissent le concours). 

Ce nouveau système a le mérite de diversifier les voies d’accès, de changer les modalités du concours, d’apporter de la diversité dans les parcours personnels et d’éviter qu’un échec au concours se transforme en échec universitaire. Sa mise en place nécessitera toutefois une bonne communication auprès des étudiants et des familles qui s’étaient habitués à un système, dont l’organisation et la réputation étaient bien ancrées dans le paysage universitaire français.