Tout savoir sur le campus cyber à la Défense

16 février 2022
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L’union fait la force. En matière de cybersécurité, cette expression bien connue prend tout son sens face à des menaces qui n’ont jamais été aussi fréquentes et importantes, et qui concernent à la fois les entreprises, mais aussi les services publics. Parce que les systèmes informatiques sont au cœur de toute l’activité économique, il est stratégique de devoir et de savoir les protéger. Pour y parvenir, il est crucial de regrouper les meilleurs talents du moment et les grands acteurs de la cybersécurité. C’est justement le but du campus cyber qui sera prochainement installé dans le quartier d’affaires de la Défense à côté de Paris. Une concentration du meilleur de la sécurité informatique afin de créer des synergies, de partager des bonnes pratiques et de fédérer la communauté de la cybersécurité.

Réunir les acteurs de la sécurité numérique pour mieux collaborer

Projet initié par le président de République, le campus cyber sera à l’horizon 2022 le lieu incontournable de la cybersécurité qui rassemblera les principaux acteurs nationaux et internationaux du domaine.

Il permettra en particulier d’accueillir sur un même site des entreprises (grands groupes, PME et startup), des services de l’État, des organismes de formation, des acteurs de la recherche et des associations. Au cœur d’un immeuble de 13 étages, la tour Eria, implanté dans le prestigieux quartier de la Défense, 26 000 mètres carrés de bâtiments seront consacrés à la question de la cybersécurité. Un lieu unique où les meilleurs experts en cybersécurité du pays pourront unir leurs forces. Des centaines de spécialistes en sécurité informatique y  travailleront quotidiennement, dès que les derniers aménagements seront finalisés. 

Les racines du projet de campus cyber remontent à 2019, lorsque le gouvernement avait demandé à l’ancien directeur général d’Orange Cyberdefense de réfléchir à un moyen de réunir les principaux acteurs de la cybersécurité française. Deux ans plus tard, après avoir étudié minutieusement les initiatives similaires en Russie, aux États-Unis ou en Israël, le concept de campus cyber prend forme. Pour le piloter, une société dotée d’un capital de 8 millions d’euros et financée à 55 % par le privé et à 45 % par le public a été mise en place.

Un pôle d'intelligence numérique

Le campus cyber se rapproche ainsi des modèles qui ont fait leurs preuves dans le monde de la recherche ou de l’innovation, comme dans la Silicon Valley par exemple. En regroupant et en faisant travailler tous les acteurs concernés par un même sujet, la possibilité de collaborer et de nouer des alliances est beaucoup plus forte qu’en isolant les professionnels de la sécurité numérique. Ce pôle d’intelligence accueillera ainsi l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), des centres de recherche du CNRS ou de l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique), des entreprises étrangères et des grands groupes français (Capgemini, Safran, Atos, Sopra Steria, Thales, Airbus…), ainsi que des écoles et instituts de formation. De la réflexion à l’action en passant par la formation, c’est toute la chaîne de valeur de la cybersécurité qui sera concentrée à la Défense. 

Créer des vocations chez les futurs experts de demain

Tous les ans, ce sont près de 150 à 200 étudiants qui suivront des formations en cybersécurité grâce à la présence de plusieurs organismes. En raison de la proximité immédiate avec les meilleures références dans le domaine, les étudiants auront la chance de côtoyer des experts reconnus et de s’entraîner sur les outils les plus performants du marché. Cette proximité avec le monde des entreprises fait qu’il sera alors facile de démarcher leur futur employeur qui pourrait se situer dans le même immeuble.

Si le campus parisien s’annonce comme étant le flagship campus de la cybersécurité, la question de la sécurité informatique ne concerne pas que la région parisienne, loin de là. Le campus cyber a ainsi annoncé réfléchir à la création de hubs régionaux thématiques. Chaque région française pourrait disposer de son entité du campus cyber afin d’adapter les sujets en lien avec les particularités territoriales, comme, par exemple, l’aéronautique, la gestion des données sensibles, la sécurisation des PME, etc. 

En alliant recherche, sensibilisation, enseignement et entreprises spécialisées, le campus cyber montre la voie à suivre pour lutter contre des menaces capables de mettre en danger le fonctionnement même de notre société. De quoi créer des vocations, développer de nouveaux concepts et reprendre la main sur la souveraineté française et européenne sur le plan numérique dans un monde au futur incertain.